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Deux des plus distantes et lumineuses supernovae jamais recensées ont été observées par une équipe internationale incluant Raymond Carlberg du département d'Astronomie et d'Astrophysique de l'Université de Toronto [1]. Les explosions stellaires auraient eu lieu quand l'univers était bien plus jeune, probablement peu après le Big Bang.
Probablement la plus ancienne explosion stellaire jamais recensée
Crédits : Marie Martig and Adrian Malec, Swinburne University
"Ces objets produisent une lumière inhabituellement vive et lente à s'atténuer," dit Carlberg. "Ces données sont cohérentes avec le phénomène de création de supernovae par production de paires, un mécanisme d'explosion rare qui a lieu avec des étoiles massives ne contenant presque aucun métaux. Ces étoiles sont des pionnières de la formation de l'univers." Les deux supernovae, SN2213 et SN1000+2016, ont été découvertes par des images transmises par le Canada-France-Hawaï Telescope Legacy Survey, un projet de collaboration entre les deux centres nationaux de la recherche français (CNRS) et canadien (CNRC) ainsi que l'Université d'Hawaï (Etats-Unis).
Ces dernières années, différentes études ont permis à des astronomes de révéler de nouveaux pans de l'univers, en incluant la découverte ces dix dernières années de supernovae super-lumineuses dix à cent fois plus lumineuses que les supernovae habituelles. "Le Canada-France-Hawaii Telescope Legacy Survey propose comme le premier sondage réellement profond du ciel, en couvrant de larges volumes de l'univers," dit Carlberg, un des auteurs canadien de l'étude.
Tous les traitements des données d'imageries ont été réalisés à l'Université de Toronto en utilisant une technique de recherche originale. Elle consiste à rechercher minutieusement des galaxies riches en étoiles fortement décalées vers le rouge, puis les supernovae plus lumineuses et à plus lente atténuation que la normale sont traquées. Ces critères conduisent donc naturellement à la détection de supernovae par production de paires.
Le mécanisme d'explosion par production de paires a lieu seulement chez les étoiles entre 150 et 300 fois plus massives que le Soleil. Aucune étoile de ce type n'est plus formée dans l'univers actuel parce que la formation des étoiles commence avec une combustion nucléaire qui évacue le gaz additionnel. Cependant, dans les premiers temps de l'univers, les métaux étaient quasiment absents des gaz les rendant quasiment transparents et capables de se déposer sur l'étoile naissante.
De telles étoiles massives ne durent que peu de temps. Elles sont tellement chaudes en leur centre que la pression chute conduisant à un effondrement sur elles-mêmes qui chauffe le coeur encore davantage. Au final tellement d'oxygène et de silicium est produit que leur fusion entraîne une explosion nucléaire plus lumineuse qu'aucun autre mécanisme de supernova.
L'équipe de recherche regroupe des scientifiques de Swinburne University of Technology (Australie), Oxford (Royaume-Uni), Wiezmann Institute of Science (Israël), University of California, Irvine and San Diego State University (Etats-Unis) et de University of Toronto
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